Conseils
Le placenta Accreta est une épreuve difficile, pour la future maman bien sûr, mais aussi pour son entourage proche. Nous avons rassemblé ici quelques conseils qui nous espérons vous aideront à traverser cette période éprouvante.
Avant l'accouchement
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Le conseil le plus précieux que nous pouvons donner est de se tourner vers un centre ayant de l’expérience avec les placenta accreta, et ce y compris pour le diagnostic. En effet, il s’agit d’une pathologie rare et la plupart des gynécologues-obstétriciens n’ont pas ou très peu d’expérience dans le domaine. Il est donc essentiel d’être suivie au plus tôt par une équipe spécialisée en mesure d’établir un diagnostic fiable et une prise en charge adaptée.
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En cas de doute, n’hésitez pas à insister auprès de votre professionnel de santé pour passer des examens supplémentaires ou à demander un second avis. En particulier, si vous avez un antécédent de césarienne et un placenta qualifié de « praevia », « bas inséré » ou « antérieur », nous vous recommandons de réaliser une échographie dans un centre hospitalier ayant de l’expérience avec les placenta Accreta. La personne réalisant l’échographie recherchera des éléments spécifiques, comme par exemple des lacunes placentaires ou une vascularisation anormale qui peut être mise en évidence par une analyse Doppler.
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Internet regorge de contenu anxiogène sur le sujet du placenta Accreta. Afin de limiter autant que possible le stress, nous conseillons d’éviter de tomber dans la spirale des recherches internet, et de poser toutes les questions nécessaires au personnel médical qui vous entoure. Vous pouvez également contacter l’association si vous le souhaitez, nous ferons de notre mieux pour répondre à toutes vos interrogations.
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Soyez attentive à votre corps. Si vous avez des saignements, même faibles, rendez-vous immédiatement dans votre maternité pour être examinée. Si vous avez des contractions, avertissez votre équipe médicale. En effet, l’opération se déroulera d’autant mieux qu’elle est planifiée et il est préférable d’éviter une intervention en urgence. Pour réduire les contractions, limiter l’effort physique. Votre médecin pourra vous prescrire du spasfon ou un traitement plus fort. Il se peut également que vous soyez hospitalisée en attendant la césarienne.
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Dès la 33eme semaine de grossesse, pensez à préparer votre sac d’hospitalisation et à aménager la maison pour votre retour. En effet, la césarienne sera probablement prévue entre 34 et 37 semaines d’aménorrhée. Voici quelques affaires que nous conseillons d’apporter dans votre sac d’hospitalisation : coussin pour aider à se positionner et pour soulager les douleurs, gourde, ventilateur portable s’il fait chaud et que l’établissement n’as pas de climatisation, photos des proches/autres enfants, crème de massage pour les escars, stick à lèvres, livre / musique ou autre pour essayer de se détendre.
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Nous savons qu’il peut être très difficile de se préparer psychologiquement à l’opération. Se représenter comment l’opération va se dérouler (où, avec quelle équipe, quelle procédure opératoire, quel matériel médical etc) peut aider à diminuer l’angoisse. Pour se faire, n’hésitez pas à questionner votre médecin et à répéter avec lui.
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Vous pouvez demander un soutien psychologique - les maternités ont souvent un(e) psychologue spécialisé(e) en périnatalité et nous sommes là aussi si vous voulez discuter avec quelqu’un ayant fait face à un placenta Accreta.
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La plupart des femmes atteintes de placenta Accreta sont déjà maman car cette pathologie est fortement corrélée à la présence d’une cicatrice de césarienne d’une grossesse antérieure. Il peut alors être matériellement et émotionnellement difficile de s’occuper de son/ses enfant(s). Les enfants ressentent les inquiétudes et il est conseillé de mettre des mots simples sur la situation. Vous pouvez demander conseil à votre psychologue pour trouver des mots adaptés à l’âge de votre/vos enfant(s).
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Enfin, vous pouvez suggérer à votre famille de lire ce site pour comprendre ce qu’est le placenta Accreta et apporter le soutien nécessaire. En effet, un soutien matériel sera indispensable car il faudra prévoir une période d’hospitalisation et de repos. Le soutien moral des proches est également très important.
Après l'accouchement
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La première étape du chemin vers la guérison sera de récupérer physiquement. Si les douleurs sont trop intenses, n’hésitez pas à en parler avec l’équipe médicale. Une bonne prise en charge de la douleur est indispensable pour aller de l’avant.
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Vous pouvez opter pour des vêtements confortables type robes / chemises de nuit et des culottes sans couture taille haute. La marque Wounded women propose des culottes spécialement pensées pour les femmes ayant eu une césarienne.
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Pour les mamans qui souhaitent allaiter, n’hésitez pas à solliciter l’aide de l’équipe médicale qui vous entoure. Le possible éloignement de votre bébé, les douleurs, la fatigue, l’hémorragie sont autant de facteurs qui peuvent rendre l’allaitement difficile. Soyez indulgente avec vous même. Vous venez de traverser une épreuve et il faudra vous reconstruire avant de pouvoir pleinement endosser votre rôle de nouvelle maman. Vous pourrez trouver de nombreux conseils sur l’allaitement sur le site de la Leche League (https://www.lllfrance.org). La crème Melicare est très efficace pour guérir les mamelons irrités et prévenir les crevasses.
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Avant de sortir de la maternité, renseignez-vous auprès de l’équipe médicale sur les possibles complications post opératoire, sur ce que vous devez surveiller et quand/où consulter si nécessaire.
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Des séances de rééducation du périnée et des abdominaux sont généralement prescrites. Si tel n’a pas été le cas pour vous et que vous souhaitez en bénéficier, parlez-en à vos professionnels de santé.
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Différentes techniques peuvent être utilisées pour rendre les cicatrices moins visibles. La plus simple consiste à masser quotidiennement la cicatrice avec de la crème (https://www.woundedwomen.fr/pages/comment-prendre-soin-de-votre-cicatrice-de-cesarienne). Vous pouvez également envisager les séances laser, la chirurgie esthétique ou la tcar thérapie. Cette dernière est basée sur l’application d’un courant électrique et peut être réalisée par votre sage femme ou kiné. En plus d’estomper les marques liées aux cicatrices, la tcar thérapie permet également de réduire les douleurs, que les cicatrices soient externes ou internes (comme suite à une hystérectomie).
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De nombreuses mamans ayant eu un placenta Accreta souffrent de stress post traumatique, qui peut parfois se déclencher plusieurs mois après l’accouchement, une fois la guérison physique réussie. Il est alors essentiel de chercher un soutien psychologique. Vous pouvez par exemple vous adresser aux unités psychologiques et psychosomatiques des CHU. Différents types de thérapie existent. L’EMDR, qui est une psychothérapie par mouvements oculaires, a été montrée efficace pour traiter les traumatismes. Vous pouvez également nous contacter si vous souhaitez discuter avec d’autres femmes qui ont affronté un placenta Accreta.
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Certaines mamans craignent que le stress important subi pendant la période périnatale ait un impact négatif sur le développement du bébé. Un conseil consiste à raconter à son bébé sa naissance avec des mots simples et une voix calme. Vous pouvez aussi faire du peau à peau avec votre bébé. On parle souvent du peau à peau juste après l’accouchement mais le peau à peau est aussi bénéfique dans les jours et les semaines qui suivent, procurant chaleur et réconfort au nouveau-né et à sa maman.